Gobierno de la ciudad de Buenos Aires
Hospital Neuropsiquiátrico
"Dr. José Tiburcio Borda"
Laboratorio de Investigaciones Electroneurobiológicas
y
Revista
Electroneurobiología
ISSN: ONLINE 1850-1826 - PRINT 0328-0446
L’angoisse comme maladie et la genèse du DSM-III et
DSM-IV
La ansiedad como afección y la génesis del DSM-III y DSM-IV
édition
bilinguale / edición bilingüe
por / par
Christopher Lane, Ph. D. (L.)
Herman and Beulah Pearce Miller
Research Professor of Literature, Northwestern University, Evanston, Illinois, USA. Prof. Lane has a
second expertise in 19th-century psychology, psychiatry, and intellectual history;
he is author of «Shyness: How
Normal Behavior Became a Sickness» («La timidez, o cómo un comportamiento normal pasó a ser una enfermedad»),
editor of The Psychoanalysis of Race
(Columbia, 1998), and a coeditor of Homosexuality
and Psychoanalysis (Chicago, 2001).
Contacto / correspondence:
Phone + (847) 491-7475; clane@northwestern.edu
Electroneurobiología 2008; 16 (2), pp. 1-7; URL
http://electroneubio.secyt.gov.ar/
Copyright © 2008 by the author.
Este trabajo es
un artículo de acceso público; su copia exacta y redistribución por cualquier
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by Project Syndicate; modified with permission. Published April 30, 2008.
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ABSTRACT: Half the U.S. population is described as being in some way mentally ill, and nearly a quarter of its citizens have taken antidepressants. These statistics have sparked a widespread debate about whether people are taking far more medication than is needed for problems that may not even be mental disorders. To help settle this long-standing dispute, the author studied why the number of recognized psychiatric disorders has ballooned so dramatically in recent decades. He concludes that over-medication would affect fewer people if over-diagnosis could be reined in. The thresholds for psychiatric diagnosis would have to be set a lot higher, resurrecting a now-lost distinction between chronic illness and mild suffering.
SUMARIO: Casi la mitad de los estadounidenses se reputan mentalmente enfermos. Casi la cuarta parte ha tomado antidepresivos. Esas estadísticas desencadenaron amplio debate sobre si la población no está tomando muchos más medicamentos de lo necesario, para problemas que pueden no ser siquiera trastornos mentales. Para contribuir a zanjar la prolongada polémica, el autor investigó por qué el número de enfermedades psiquiátricas admitidas se había disparado espectacularmente. Comenta aquí sus conclusiones: la sobremedicación afectaría a menos gente si se pudieran refrenar los excesos diagnósticos. Los umbrales para diagnósticos psiquiátricos deben elevarse mucho más y debe resucitarse la distinción entre enfermedad crónica y padecimiento leve.
Les États-Unis ont atteint un point où presque la
moitié de la population est qualifiée de malade mentale, d’une manière ou
d’une autre; et presque un quart des citoyens – 67,5 millions – a déjà pris
des antidépresseurs. Ces statistiques ont déclenché un vaste débat, parfois
amer, sur l’éventualité que les gens prennent bien plus de médicaments que ne
l’impose la nécessité pour des problèmes qui ne relèvent peut-être même pas
des troubles mentaux. Les études indiquent que 40 % des patients ne
correspondent pas aux diagnostics que les médecins et psychiatres posent à
leur sujet, et pourtant chaque année 200 millions d’ordonnances sont
encore prescrites aux États-Unis pour traiter la dépression et l’anxiété. Les défenseurs d’une utilisation si étendue de médicaments
sur ordonnance affirment qu’une grande partie de la population est
sous-soignée et, par conséquent, ne reçoit pas les médicaments dont elle a
besoin. Ceux qui sont opposés à une utilisation si galopante des médicaments
signalent que le taux de diagnostic des troubles bipolaires, en particulier,
a bondi de 4 000 % et que la surmédication est impossible sans surdiagnostic. Pour aider à résoudre ce vieux désaccord, je me suis
penché sur la raison pour laquelle le nombre de troubles psychiatriques
reconnus a tant enflé au cours des dernières décennies. En 1980, le Diagnostic
and Statistical Manual of Mental Disorders a ajouté 112 nouvelles maladies mentales à sa
troisième édition (DSM-III). Cinquante-huit maladies supplémentaires sont
apparues dans la troisième édition révisée (1987) et dans la quatrième
(1994). Avec plus d’un million d’exemplaires imprimés, ce
manuel est la bible de la psychiatrie étatsunienne. Il est évoqué à la lettre
dans les écoles, les prisons, les tribunaux et par les professionnels de la
santé mentale du monde entier. L’ajout ne serait-ce que d’un seul code de diagnostic
a de graves conséquences pratiques. Pourquoi alors en avoir tant ajouté en
1980 ? Après plusieurs demandes à l’American Psychiatric
Association, j’ai obtenu un accès sans réserve aux centaines de notes
inédites, lettres et même vote pour la période 1973-1979, époque où les chercheurs
du DSM-III débattaient autour de chaque trouble existant et juste découvert.
Une partie de ce travail est méticuleuse et louable. Mais le processus global
d’approbation tient davantage de la fantaisie que de la science. Le DSM-III est né de réunions que de nombreux participants
ont qualifiées de chaotiques. Un observateur a remarqué plus tard que le peu
de recherches utilisées était « vraiment un salmigondis – décousu, inconsistant
et ambigu ». L’intérêt et le savoir-faire des chercheurs étaient limités
à une seule branche de la psychiatrie : la neuropsychiatrie. Ce groupe
s’est réuni pendant quatre ans avant que ses membres ne se rendent compte
qu’une vision si unilatérale pourrait éventuellement fausser leurs conclusions. Aussi incroyable que cela puisse paraître, les listes
de symptômes de certaines maladies ont été confectionées en quelques minutes.
Les études sur le terrain utilisées pour justifier leur inclusion ne comprenaient
parfois qu’un unique patient, évalué par la personne défendant la nouvelle
maladie. Des experts ont insisté pour inclure des maladies aussi douteuses que le « trouble de la tristesse
indifférenciée chronique » et « le trouble de la plainte chronique »,
dont les caractéristiques comprennent les plaintes au sujet des impôts, du
climat et même des résultats sportifs. La phobie sociale
(qualifiée plus tard de « trouble de l’anxiété sociale ») est l’un
des sept nouveaux troubles de l’anxiété créés en 1980. Au départ, je l’ai
considéré comme un état grave. Dans les années 1990, les experts l’appelaient
le « trouble de la décennie » et insistaient sur le fait que pas
moins d’un Américain sur cinq en était atteint. Mais l’histoire dans son intégralité s’est avérée bien
plus compliquée. Pour commencer, le spécialiste qui, dans les années 1960, a
le premier reconnu l’anxiété sociale (Isaac Marks, de Londres, un expert de
renom dans le domaine de la peur et de la panique) a fortement résisté à
l’idée de l’inclure dans le DSM-III en tant que maladie particulière. La
liste des comportements communs associés à la maladie le faisait
hésiter : la peur de manger seul au restaurant, le fait d’éviter les toilettes
publiques et l’inquiétude de voir ses mains trembler. Au moment où une
nouvelle équipe de travail a ajouté la répugnance à parler en public en 1987,
le trouble semblait suffisamment élastique pour inclure pratiquement tous les
humains de la planète. Pour neutraliser l’impression qu’il transformait des
peurs banales en maladies medicalement soignables, le DSM-IV a ajouté une
clause stipulant que les comportements d’anxiété sociale devaient être
« handicapants » pour permettre de poser un diagnostic. Mais qui
assurait que les prescripteurs respecteraient de tels critères ? Il ne
fait pas de doute que leur compréhension du handicap était plus relaxé que
celle du groupe de travail. Après tout, malgré la clause de handicap, le
trouble de l’anxiété a proliféré ; en 2000, c’était le troisième trouble
psychiatrique le plus courant en Amérique, derrière la dépression et
l’alcoolisme. La surmédication affecterait moins d’étatsuniens si nous
pouvions réduire le nombre d’exemples aussi nets de surdiagnostic. Il nous
faut relever considérablement les seuils du diagnostic psychiatrique et ressusciter
la distinction entre maladie chronique et souffrance moyenne. Mais une résistance
féroce est exercée par ceux qui disent combattre de graves troubles mentaux,
pour lesquels les médicaments sont les seuls traitements valables. L’échec de la réforme de la psychiatrie s’avérera désastreux
pour la santé publique. L’apathie, l’excès de shopping et l’abus d’Internet
sont des candidats sérieux à l’inclusion dans la prochaine édition du DSM, à
paraître en 2012. Si l’on se fie à l’histoire de la psychiatrie, une nouvelle
classe de médicaments ne devrait alors pas tarder à être vendue pour les
soigner. Si tout le monde est atteint par une maladie mentale, alors personne
ne l’est. |
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Los Estados Unidos llegaron al
punto en que casi la mitad de los habitantes se reputan clínicamente enfermos Esos datos estadísticos han
desencadenado un debate extenso y a
veces encarnizado sobre si la población está tomando muchos más medicamentos
de lo necesario, para problemas que pueden no ser siquiera trastornos
mentales. Los estudios hechos indican que el 40 por ciento de todos los pacientes
no padecerían cabalmente esas enfermedades que clínicos generales y psiquiatras
les diagnostican. Sin embargo, en los EE.UU. se siguen prescribiendo 200 millones
de recetas anuales para tratar la depresión y la ansiedad. Quienes defienden ese uso
generalizado de los medicamentos bajo receta insisten en que una parte
importante de la población no recibe suficiente tratamiento y, de allí
infieren, tampoco suficiente medicación. Quienes se oponen a tal uso
desenfrenado de medicamentos observan que los diagnósticos correspondientes
al trastorno bipolar, en particular, se dispararon con un aumento del 4000 %
y que la sobremedicación es imposible sin sobrediagnóstico. Para contribuir a zanjar esa prolongada
polémica, investigué por qué el número de trastornos psiquiátricos reconocidos
se había disparado tan espectacularmente en los últimos decenios. En 1980, se
añadieron 112 nuevos trastornos mentales a la tercera edición del Manual
de diagnóstico y estadística de los trastornos mentales (DSM-III, o MDE-III). En la tercera edición revisada
(1987) y en la cuarta (1994) aparecieron otros cincuenta y ocho trastornos
más. Con más de un millón de
ejemplares impresos, se conoce ese manual como la biblia de la psiquiatría estadounidense. Es cierto, como escritura sagrada
se lo invoca en escuelas, cárceles, tribunales – por profesionales de salud mental en todo el mundo. Añadir
un solo código diagnóstico nuevo trae serias consecuencias prácticas. Entonces,
¿por qué razones se añadieron tantos en 1980? Después de varias solicitudes
a la Asociación Psiquiátrica estadounidense, se me concedió completo acceso a
los centenares de inéditos memorandos, cartas e incluso votaciones del
período comprendido entre 1973 y 1979, cuando el grupo de trabajo del DSM-III debatió cada uno de los trastornos nuevos y ya existentes.
Una parte de esa labor fue meticulosa y loable, pero en general el proceso de
aprobación fue más caprichoso que científico. El DSM-III resultó de reuniones que muchos de los participantes
calificaron como caóticas. Más adelante, un observador señaló que la poca
cantidad de investigaciones a las que se recurrió fue “en realidad un batiburrillo:
disperso, incoherente y ambiguo”. El interés y la competencia del grupo de trabajo
se limitaba a una rama de la psiquiatría: la neuropsiquiatría. Dicho grupo se
reunió durante cuatro años antes de que se les ocurriera a sus miembros que
semejante unilateralidad podía infligir parcialidad a los resultados. Increíblemente, las listas de
síntomas correspondientes a algunos trastornos se elaboraron en cuestión de
minutos. Los estudios de campo utilizados para justificar su inclusión habían
correspondido a veces a un solo paciente, evaluado por quien proponía la
nueva enfermedad. Hubo expertos que presionaron para que se incluyeran enfermedades tan discutibles como
“trastorno de infelicidad indiferenciada y crónica” y “trastorno de quejosidad
crónica”, algunas de cuyas características comprendían las quejas sobre impuestos,
el clima, e incluso los resultados de encuentros deportivos. La fobia social (luego denominada “trastorno de ansiedad social”)
fue uno de los siete nuevos trastornos de ansiedad creados en 1980. Al principio
me pareció una afección grave. Para la década de 1990 los expertos ya lo llamaban
“el trastorno del decenio” e insistieron que hasta uno de cada cinco estadounidenses
lo padecía. Sin embargo, la historia
completa resultó bastante más complicada. Para empezar, el especialista que
en el decenio de 1960 originalmente reconoció la ansiedad social (Isaac
Marks, renombrado experto en miedos y pánicos, radicado en Londres) opuso
gran resistencia a su inclusión en el DSM-III
como categoría particular de enfermedad. La lista de comportamientos
comunes asociados con ese desasosiego le dio que pensar: miedo a comer solo
en restaurantes, evitación de los excusados públicos, preocuparse porque le tiemblen
las manos. Cuando un renovado comité de trabajo añadió en 1987 la aversión a
hablar en público, ese cuadro pareció suficientemente elástico para incluir
prácticamente a todos los habitantes del planeta. Para contrarrestar la impresión
de que estaban travistiendo aprensiones comunes como afecciones medicables,
se añadió al DSM-IV
una cláusula estipulando que, para poder
diagnosticar conductas de ansiedad social, estas debían ser “invalidantes”. ¿Pero
quién iba a exigir a los recetadores atenerse a esa norma? Sin duda, su apreciación
del carácter invalidante habría de ser menos rigurosa que la del comité. A la
larga, pese a la cláusula de que fuera invalidante, el diagnóstico de trastorno de ansiedad creció como los hongos;
en 2000 en los Estados Unidos era por número de afectados el tercer trastorno
psiquiátrico, tras la depresión y el
alcoholismo. Si pudiéramos refrenar tan patentes
ejemplos de exceso diagnóstico, la sobremedicación afectaría a menos estadounidenses.
Deberíamos elevar mucho más los umbrales previos a formular diagnóstico psiquiátrico
y resucitar la distinción entre enfermedad crónica y padecimiento leve. Pero hay
fiera resistencia a hacerlo, por parte de quienes alegan luchar contra graves
trastornos mentales para los que la medicación es el único tratamiento viable.
Si no se reforma esa psiquiatría
habrá un desastre en materia de salud pública. Considérese que la apatía, las compras excesivas y la utilización
excesiva de Internet cuentan con muchas posibilidades de ser incluidos en
la próxima edición (DSM-V) por
publicarse en 2012. Juzgando por la historia de la psiquiatría, no se tardará
en hacer propaganda de una nueva clase de medicación para tratarlos. La
cordura debe prevalecer: si estuviera mentalmente enfermo todo el mundo, en
ese caso nadie lo está. |
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ISSN: 0328-0446 – eISSN: 1850-1826